Existe-t-il des races de chiens plus dangereuses que les autres ?

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La loi du 6 janvier 1999 concernant les chiens potentiellement dangereux classe certaines races  (notamment le Rottweiler ou l’American Staffordshire Terrier) en 2 catégories.

Le fait de détenir ce type de chien implique de remplir certaines obligations comme obtenir un permis de détention en mairie, une attestation d’aptitude du maître ou encore de faire passer au chien une évaluation comportementale chez un vétérinaire habilité. 

Mais plusieurs études statistiques étudiant les morsures infligées par des chiens aux humains démontrent qu’aucune race de chien n’est plus dangereuse qu’une autre, tant au niveau de la fréquence des morsures que de la gravité de celles-ci:
Tout chien, quelle que soit sa race, est susceptible de mordre.

Quelles sont les différentes causes de morsure ?

Un Cocker, un Labrador ou un “Pitt bull” risquent tout autant de mordre au cours de leur vie.
Bien avant l’appartenance à une race, la dangerosité d’un chien et la possibilité qu’il ne morde dépendent de son développement, de son mode d’éducation ou encore de son état de santé.

Les troubles du développement

Certains chiens ne sont pas restés suffisamment au contact de leur mère au cours de leurs premiers mois de vie. Celle-ci n’a donc pas pu leur inculquer tous les apprentissages, parmi lesquels le contrôle dans le jeu, qu’ils acquièrent normalement en début de vie. Ces chiens définis comme “hyperactifs” sont incapables de se calmer et de contrôler leurs morsures dans les phases de jeux

Ils sont très brutaux, mordillent à la moindre stimulation et attrapent autant la main du     propriétaire que le bâton qu’il tient pour jouer. Les blessures sont importantes et douloureuses car le chien est incapable de “retenir”sa morsure.

D’autres chiens, élevés dans un milieu particulièrement hypostimulant ( chien provenant d’un chenil, élevé à la campagne avec très peu de contacts avec l’être humain…) deviennent anormalement craintifs et montrent des réactions de peur face à tout ce qu’ils n’ont pas rencontré dans leur précédent milieu de vie ( peur des hommes, des enfants, des bruits de voitures…)

Ils agressent lors de situations de stress (par exemple si un enfant veut approcher le chien et le bloque dans le coin d’une pièce, rendant toute fuite impossible)

Les blessures infligées par ces chiens sont particulièrement délabrantes car le chien “paniqué” ne retient pas sa morsure et ne grogne pas avant de mordre.

Les troubles hiérarchiques

Des troubles de la communication peuvent apparaître entre le chien et ses maîtres, notamment en ce qui concerne le statut hiérarchique du chien: certaines  erreurs d’éducation peuvent être commises involontairement par la famille d’adoption de l’animal et laisser penser au chien qu’il occupe la place du dominant au sein de sa nouvelle “meute”.

Les morsures seront alors infligées par un chien qui cherche à garder son statut de dominant.
Elles interviendront dans 3 types de situations:

– Les agressions territoriales: le chien estime qu’il doit défendre sa meute et protéger son territoire contre toute intrusion (morsure du facteur)

– Les agressions hiérarchiques: le chien agresse toute personne de la famille qui bafoue son autorité (chien qui refuse que son maître  lui reprenne un objet ou vienne se coucher dans le lit où le chien a déjà pris place…)

– Les agressions par irritation: Les morsures ont alors lieu lors de situations de contraintes, de contacts non désirés par l’animal (chien qui refuse de se laisser brosser, de se laisser mettre un collier, voire de se laisser caresser…)

Les troubles physiques

Enfin, certaines maladies peuvent être à l’origine de comportements d’agressions:

Un chien vieillissant devenu sourd ou aveugle peut mordre, surpris par une personne qu’il n’a pas vue ou entendue s’approcher de lui.

Diverses affections physiques peuvent également être à l’origine de morsures du fait de la douleur qu’elles génèrent  à chaque contact. C’est le cas, par exemple, des affections ostéoarticulaires (arthrose, douleur cervicale, hernie discale) ou de graves affections cutanées (peau “à vif”, otites très douloureuses…)

 


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De nombreuses morsures pourraient être évitées, non pas en se méfiant davantage de certaines races mais en apprenant à approcher un chien avec précaution, quelle que soit sa race, sa catégorie…

Il convient de:
– Ne jamais intervenir lors de conflit entre deux chiens.
– Apprendre aux enfants à ne pas s’approcher brusquement d’un chien inconnu et à toujours lui laisser une possibilité de fuite s’il ne souhaite pas le contact (ne jamais le “bloquer” dans un coin…)
– manipuler avec beaucoup de précautions un animal vieillissant ou souffrant d’une affection douloureuse.

Tout chien mordeur doit être soumis à une évaluation comportementale par un vétérinaire habilité afin de comprendre les circonstances de l’agression et d’évaluer le risque que cet animal ne morde à nouveau.

Enfin, bien avant qu’une morsure ne se produise, il ne faut pas hésiter à aborder avec votre vétérinaire, par exemple au cours des deux premières consultations vaccinales, tout trouble que vous auriez pu remarquer chez votre jeune animal (réactions de peur fréquentes, chien qui n’est jamais “calme”, chien qui grogne facilement…). Une consultation  à l’âge de la puberté est également très intéressante pour contrôler l’absence de troubles de la hiérarchie. Si certaines anomalies sont décelées, votre vétérinaire pourra vous recommander des cours d’éducation canine et vous donner de nombreux conseils qui vous aideront à rétablir une bonne communication entre vous et votre animal. Si les anomalies lui semblent  plus importantes, il pourra vous orienter vers un confrère spécialisé dans le traitement des troubles du comportement. (En général, plus les troubles du comportement sont repérés et soignés tôt, plus les résultats obtenus sont satisfaisants)

 

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